Désignée par l’anglicisme « burn-out », la dépression au travail s’agit d’une maladie se caractérisant notamment par un état d’épuisement profond, un sentiment d’incompétence, un sentiment d’échec, une perte de motivation et de facultés de décision, une baisse considérable du sentiment de plaisir et un désinvestissement de l’activité professionnelle. Elle guette aujourd’hui de nombreux salariés dans un contexte où le travail ainsi que l’entreprise peuvent toutefois se transformer en un véritable lieu de torture morale. Ainsi, on s’intéressera principalement dans ce qui va suivre sur les différentes causes d’une dépression professionnelle.
Dépression au travail ou burn-out : de quoi parle-t-on exactement ?
La dépression à cause du travail ou burn-out ou épuisement professionnel est nécessairement liée au travail. Elle peut se définir comme une situation de mal-être mental et physique lié au quotidien professionnel. Cela dit, l'épuisement professionnel affecte autant les pensées que l’humeur et le comportement. Autrement dit, ce genre de maladie correspond à la phase finale d’un processus durant lequel le stress est devenu trop important. Cela explique donc pourquoi en cas de burn-out, ceux qui sont atteintes sont toujours en situation de stress chronique et s’exposent davantage au risque de suicide.
Le syndrome d’épuisement professionnel se caractérise par de nombreux symptômes, allant notamment des troubles du sommeil à la situation de déni, et en passant bien sûr par la fatigue chronique, l’irritabilité, la perte de motivation, la douleur musculaire, la variation de poids, les problèmes cardiaques, l’addiction, le manque d’appétit, etc. Il convient cependant de souligner qu’être dépressif au travail constitue un mal multifactoriel. Ce qui veut dire lorsqu’on est victime du burn-out, plusieurs de ces symptômes pourraient se manifester simultanément.
D’autre part, la dépression professionnelle est l’un des troubles psychiatriques les plus fréquents, surtout en France. D’après une enquête menée par l’EDA (European Depression Association), 20 % des employés français seraient atteints de dépression au travail durant leur carrière. Qui plus est, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), ladite dépression deviendra la deuxième cause d’invalidité à travers le monde d’ici 2020.
D’un point de vue biologique, les experts ne parviennent toujours pas à expliquer complètement ce qui mène à la dépression professionnelle. Quoi qu’il en soit, il s’agit certainement d’une maladie assez complexe qui fait intervenir différents facteurs, comme ceux qui relèvent du quotidien professionnel ainsi que de la vie personnelle du salarié.
Les causes relevant du quotidien professionnel
Que l’on soit agent de la fonction publique, ou salarié du secteur privé (CDI, CDD, travailleur intérimaire…), lorsque les tâches auxquelles on est confronté quotidiennement se multiplient et s’alourdissent, on s’expose automatiquement à des risques d’accidents et d’affections. Quand on est confronté à ce genre de situation, on est bien sûr en situation de stress chronique. Or, l’accumulation de stress au travail est susceptible de provoquer l’un après l’autre, voire simultanément les symptômes de l’épuisement professionnel. Une charge de travail trop conséquente constitue alors un facteur majeur de vulnérabilité du fait qu’elle est susceptible d’affaiblir le système immunitaire.
On peut aussi classer parmi les causes de la dépression à cause du travail le manque d’autonomie. Des experts ont affirmé que l’épuisement professionnel peut se déclencher lorsque le salarié ne participe à aucune des décisions liées à ses missions, ou plus précisément lorsqu’il n’a aucun contrôle sur son travail. Là encore, le salarié s’expose à un degré de stress quotidien considérable du fait que celui-ci a bien sûr l’impression de ne pas avoir un objectif et de s’apparenter à une simple marionnette. Une telle situation risque tôt ou tard de compromettre la performance du salarié. Dès lors, ce dernier risque de perdre complètement sa motivation ainsi que le plaisir de travailler, voire même perdre le contrôle sur soi-même ainsi sur son activité.
Il convient par ailleurs de souligner que les employés qui s’impliquent trop pour les autres ainsi que pour leurs missions sont souvent atteints de la dépression au travail. Plus concrètement, ces personnes-là se donnent souvent à fond, mais sans reconnaissance, notamment venant de leur employeur ou de leur supérieur hiérarchique. Cela dit, lorsque la reconnaissance et les efforts fournis sont en déséquilibre, cela risque certainement de donner champ libre aux différents symptômes du burn-out. Il en va de même lorsque les salariés souffrent de non-reconnaissance par leur supérieur quant aux problèmes et difficultés auxquels ils sont confrontés quotidiennement dans le cadre de leur travail.
Dans un point de vue où les causes de la dépression au travail sont plurifactorielles, elles peuvent également relever des caractéristiques organisationnelles de la société : le manque de soutien social et cohésion, les iniquités, les conflits de valeur, le manque de formation, l’inadéquation entre les compétences et le poste, les interruptions dans le travail, et ainsi de suite...
Les causes qui relèvent de la crise économique
Les mutations économiques que subissent actuellement les entreprises exposent quotidiennement les salariés à un degré de stress conséquent. La raison est que ce contexte s’accompagne de différents facteurs déclencheurs de la dépression professionnelle qui, à sa place, deviendra un déclencheur de la perte d’emploi (rupture du CDD, licenciement, incapacité de travail). Parmi ces déclencheurs figurent notamment : la crainte de perdre son poste actuel, les délocalisations, la compétitivité mondiale qui ne cesse de s’accroître, la pression de plus en plus lourde sur les fournisseurs, le temps de travail insuffisant par rapport à la quantité de travail à réaliser quotidiennement, les consommateurs qui sont de plus en plus exigeants, la technologie qui est en perpétuelle évolution, le marché qui est extrêmement concurrentiel, etc.
Les causes qui relèvent des caractéristiques individuelles
Il ne faut surtout pas oublier que certaines attitudes, situations ou caractéristiques individuelles sont susceptibles, dans un contexte de travail de plus en plus stressant et fatigant, de favoriser la survenue d’un épuisement professionnel. Le fait de trop s’engager dans le travail, ou plus précisément faire son emploi le centre de sa vie, est l’un des comportements classiques qu’on retrouve souvent chez les candidats à l’épuisement professionnel. À cela s’ajoute le fait d’être trop perfectionniste dans tout ce qui concerne le travail ou de se fixer constamment des objectifs pratiquement inaccessibles envers soi-même. Sont également considérés comme étant des candidats au burn-out ceux qui ont de l’enthousiasme, de l’idéalisme et une conscience professionnelle poussés à l’extrême. Il en va de même pour les employés qui : se négligent eux-mêmes et qui ont des difficultés à se fixer ses propres limites ; négligent tout ce qui a trait aux évacuations des tensions ; veulent tout faire au lieu de jouer la carte de la délégation ; ont du mal à maîtriser et canaliser leurs émotions ; se laissent dominer par l’anxiété ou par l’angoisse ; une faible estime de soi ; etc.
Dépression au travail : comment s’en prévenir ?
Afin de se prémunir de la dépression au travail, il ne faut surtout pas se surcharger tout en se fixant des limites à ne pas outrepasser. Qui plus est, on doit apprendre à travailler en équipe et à déléguer. Il convient de surcroît d’éviter pousser à l’extrême son côté perfectionniste du fait qu’un tel comportement est considéré comme l’un des ennemis du bien. Si le rythme ainsi que la charge de travail sont trop conséquents, on doit agir rapidement dès les premiers signes de stress ou de fatigue en alertant directement la hiérarchie quant à ces conditions.
Bien que l’on soit confronté quotidiennement à une charge de travail important, on peut très bien se mettre à l’abri du burnout en privilégiant ledit soutien social : être soutenu par les collègues de travail, les supérieurs ou encore la famille. Dès qu’une difficulté se présente, il ne faut surtout pas hésiter à en parler autour de soi afin de bénéficier d’un soutien moral, voire matériel venant de l’entourage. Pour éviter la dépression au travail, il ne faut jamais garder son mal pour soi.
Toujours dans l’optique de se protéger de la dépression professionnelle, il apparaît plus judicieux de souscrire à des formations ou des stages de gestion de stress. D’ailleurs, il s’agit là d’un poste de dépense pouvant toutefois être pris en charge, intégralement ou partiellement, par l’entreprise ou des organismes agréés. Sinon, on peut aussi miser sur la thérapie comportementale afin de se motiver à mettre en place une stratégie de combat qui apportera bonheur et tranquillité. Celle-ci se révèle d’autant plus indispensable lorsqu’on souffre d’un trouble anxieux ou qu’on a du mal à surpasser ses problèmes de phobie, etc.
D’autre part, il ne faut pas hésiter à s’adonner à des activités divertissantes en dehors des heures de travail ou durant le week-end pour se détendre, se relaxer et pour relâcher toutes les tensions physiques et psychiques.